Lors des Journées de l’Institut Français du Merchandising la semaine dernière, largement dédiées à « l’omnicanal », j’ai été frappé par une remarque d’Yves Puget, rédacteur en chef de LSA: « quand les dirigeants de la distribution parlent de leurs concurrents, le nom qui revient aujourd’hui le plus souvent est… Amazon ! »
Il est vrai que le week-end a ajouté une encoche sur la crosse du colt de l’américain, les librairies Chapitre venant rejoindre une liste de victimes qui s’allonge.
Amazon sera très bientôt le deuxième plus gros distributeur mondial derrière Walmart, et assume tranquillement son statut d’ennemi public numéro 1, par exemple aux USA avec son application de relevés de prix en magasin (avec alignement sous le prix magasin et livraison gratuite) ; ou en Europe par son cynisme fiscal (mais quelle entreprise choisit de payer des impôts si les politiques sont incapables de l’y contraindre ?).
Et pourtant, les enseignes avec qui nous travaillons sont étonnamment mal informées sur Amazon et son modèle économique. On se contente de répéter que son activité « retail » n’est pas rentable… un peu court, comme analyse de la plus grande success story de ce siècle !
Certes l’américain communique peu et est presque aussi obsessionnel de la confidentialité qu’Apple. Raison de plus pour se donner les moyens d’investiguer en profondeur.
Alors, justifiée l’Amazon obsession ? Oui ! Mais on ferait mieux de les étudier au lieu de se contenter d’en parler…