Casino vient d’effacer plusieurs milliards d’euros de dette. Altice / SFR vient d’admettre son incapacité à rembourser la sienne. Ohayon vient de contraindre les Galeries Lafayette à abandonner des dizaines de millions d’euros pour sauver ses magasins de province
L’histoire récente est rythmée par les faillites de funambules qui ont su emprunter des milliards d’euros à force de créativité financière, parfois sans rien créer sur le plan industriel. Certains n’ont rien inventé, sont devenus immensément riches à titre personnel, puis ont planté ceux qui leur ont fait confiance.
On a peu de compassion pour les hedge funds ou les banques guidées par la cupidité ou l’entre-soi. Mais les entreprises, leurs équipes, leurs clients ?
Drahi s’apprête ainsi à négocier des milliards de réduction de sa dette. Lui-même gardera sa fortune personnelle accumulée avec l’argent des autres. Il gardera peut-être même le contrôle de son groupe, comme a su le faire Ohayon. Naouri, du moins, a perdu Casino…
Comment distinguer les voyous des bâtisseurs ? Quand Niel invente Free, il crée. Quand Drahi rachète Sfr, il coupe les coûts. Musk, pour détestable que soit le personnage, crée. Naouri a été un bâtisseur, mais n’a pas su décrocher quand il l’aurait dû.
Les voyous sont beaucoup plus riches que nous, ce sont donc eux qui ont raison au regard du critère dominant. Comme disait Woody Allen, « les méchants doivent avoir compris quelque chose que les bons ignorent ».
Cordialement
Cédric Ducrocq
PDG Diamart Group